Les étudiants d'Ispahan

LES ÉTUDIANTS D'ISPAHAN

Jeudi matin,  gare routière de Téhéran, un foisonnement de gens. Des employés crient les directions devant chaque bus. Un aller simple pour Ispahan s'il vous plait. Au sortir de la gare, mon téléphone sonne, c’est Hassan, il me dit qu’il a retrouvé sa mère, hier, et a passé la journée avec elle: "Descends de ton bus et viens nous rejoindre". Sa joie me ravit mais trop tard Hassan, je reste dans le bus. Maintenant je pars voir la moquée d’Ispahan, le tombeau de Xerxès, Persépolis. Rendez vous dans 7 jours.

A peine sortie de Téhéran, un désert aride.

 Le désert déroule ses formes monotones à travers les vitres du bus, les habitués s’amusent à me voir filmer ce paysages monotones. Installé confortablement je rève, l’homme assis à côté de moi engage la conversation. C'est un ancien officier de marine du Shah. Il me parle de Marseille où il fut formé au métier de détecteur radar.  Ce petit homme sec a connu l'élégante et belle époque où l'Iran faisait partie des cercles mondains internationaux. Puis il me parle de la guerre contre l’Irak et me raconte la fin tragique quand les enfants martyres envoyés aux combats qui avaient  pour seule protection des balles ennemies une médaille de Khomeini. Il est troublé, moi aussi, moment de fraternité entre nous.

Quatrième heures de bus, le désert continue, mon compagnon de voyage me montre un lieu bien gardé, Derrière cette montagne, il m'explique que les militaires font leurs recherches en armement nucléaire. Je prends discrètement une photo de ce secret qui n'en est pas un et me conseille de ne pas s’aventurer derrière ces montages sous peine d’ennuis les plus graves.

  Nous sommes presque arrivés à Ispahan, tiens une centrale nucléaire.

Demain,il me présentera ses petits-enfants…

Mince, comme Téhéran, Ispahan est furieusement en travaux.   

Construction d'un métro, ces Iraniens sont vraiment des fans du BTP. 

 

Elle est ou cette mosquée dont parle si bien Nicolas Bouvier ?

Me voilà sur la fameuse place Naghsh-e Jahan. Je flâne devant toutes ces arches.

La belle mosquée m’invite à sa visite par une porte monumentale.

 Je me retrouve bloqué par une bande de filles.... Génial !

Toutes sont étudiantes et désirent me parler, j'en suis tout surpris, deux mondes se regardent, les rires fusent. Alors d’accord, mais je vous prends en photos, elles sont d'accords. Elles veulent tout savoir sur nos habitudes de vie, comment les étudiants français vivent, les relations entre les garçons et les filles à Paris. Je les comprends et m'amuse à répondre à toutes leurs questions, même celles sur le libertinage , elles me font rire. La France est une terre si inconnue, conversation comprètement irréelle.

 

J’adore ces filles à l'esprit vif, elles sont sincères et n’ont peur de rien. Je sympathise avec leur professeur qui m’invite à rencontrer d’autres élèves dans l’école, que d’invitations ! rendez-vous demain matin….

J’entre dans la mosquée, elle est magnifique.

Dans ce lieu divin, je remarque plein de petits galets en terre posés un peu partout. Ce morceau d'argile séché provient du sol où est enterré leur prophète. Les musulmans chiites posent leur front sur ce bout de terre sainte lors de la prosternation.

Dans une autre salle, une classe d'adolescents m'entourent à nouveau. Le professeur bienveillant me sourit, cette fois je filme, dites moi tout :" C'est une caméra ? Désolé il faut que l'on parte". Mince trop direct...

Parce que leur avenir est enclos ici, beaucoup désirent partir.

Qu'ils sont beaux ces jeunes iraniens

épris d'une liberté bien compréhensible.